Non le blancisme n'a jamais aboli l'esclavage, dont le terme juste est l'esclavagisation

La Famille Impériale et la Ville de Dessalines prennent la parole 7 - 1 d - c © Tous droits réservés

Jamaïque, durant les années 1730, la Nation des Maroons, jamais vaincue, Sainte-Lucie aérée en1774, Madinina (Martinique) le 29 août 1789, Karukera/Kaloukaera/ (Guadeloupe) le 21 octobre 1801, Ayiti le 29 novembre 1803 et les autres

Il est important de savoir ce que signifie le terme d’esclavage pour accéder à la compréhension de la Résistance Gwqmunale




débouchant sur l’événementialité de ces Collectivités ou Nations Nègres sur le continent Masuana. L’intelligence de l’esclavage, dont le mot approprié est l’esclavagisation, passe nécessairement par la science de l’esclave. Il est impératif d’en parler parce que nombreux sont celles et ceux, triste constat, qui, malgré l’importance cardinale de la chose, n’en savent tout simplement rien. La chose est gravissime car des gens qui s’opposent à la domination du blancisme en parlent en tant que période révolue. De toute évidence il y a une incompréhension de la situation. À quoi est-elle due, cette ignorance? Des milliers d’années d’esclavagisation, des centaines de discours connus, de l’antiquité à aujourd’hui, tout cela ne suffit pas à aider ces gens à y voir clair. Est-ce l’effet de leur infériorité, une qualité d’être moindre par rapport au Blanc, fondement même du blancisme, ce qui signifie leur nature d’esclave et qui, par conséquent, justifie l’esclavage non l’esclavagisation ? Toute personne qui croit que l’ « esclavage» est aboli est profondément esclavagisée et partant un être inférieur ou un sous-être. Ces personnes sont, par le fait même, en complète rupture avec nos Ancêtres ainsi que l’Ancestralité. Ce sont des gens qui ne s’appartiennent plus, étrangers à eux-mêmes, ce qui explique leur engagement idéologique, leur engagement religieux et leur engagement politique. C’est, sans l’ombre d’un doute, sur le roc de cette infériorité, bien que pragmatique, que le blancisme, féroce prédateur, a bâti sa demeure ou a commencé à prendre forme.      

Troisième partie

Non le blancisme n’a jamais aboli “l’esclavage”, dont le terme juste est l’esclavagisation, tentative, par le siège, de transformer les Négresses et Nègres à l’image de l’idée de l’esclave.

q = an
u = ou
w = r
= on
r =  ê
c = in
h = ch
e = é

La question de l’abolition de l’esclavage par le blancisme mérite réflexion. Les décrets, les lois ou les proclamations se rapportant à l’abolition de “l’esclavage” par le blancisme relèvent tous d’une tactique de guerre. Le blancisme ne peut pas, et ne pourra jamais, abolir l’esclavagisation, et même y songer un seul instant, parce qu’il est en essence pure volonté de soumettre les autres à soi et que cette volonté ne peut se concrétiser que par l’esclavagisation et qu’il (le blancisme) est une pensée-être unidirectionnelle. Sans l’idée d’esclave, une pure chimère à cause de l’impossibilité de la chose et son inadéquation irrelative et irréversible à l’être extramemtal, dont l’esclavagisation est l’unique mode praxique, il n’y a pas de blancisme.

 Pour comprendre le subterfuge de l’abolition, qui semble porter fruit chez plusieurs, nous devons revenir sur l’idéologie même de l’esclave. Telle est ma démarche ici.   

Lorsque, en 1492, Christophe Colomb arriva au Masuana, son équipage, à la vue des Arawak, s’écria: “ Voici les esclaves naturels dont parle Aristote dans son livre Les politiques”. Bien avant cet événement, le 8 janvier 1454, le Pape Nicolas V, Tommaso Parentucelli (1398 – 1455), par la bulle (un décret) « Romanus Pontifex », fit don du continent Gelefween au roi du Portugal, Afonso V et au Prince Henry, y compris leurs successeurs, et ordonna du même coup la mise en esclavage éternel du Grand Peuple Négro-jelefween. Plus tard le philosophe allemand, Emmanuel Kant, reprenant à son compte les idées de Hume, un autre philosophe, à savoir que “les Nègres n’ont jamais rien produit qui va au-delà des niaiseries”, énonce, par le fait même, la non perfectibilité – sachons que la perfectibilité, selon l’anthropologie philosophique de Jean-Jacques Rousseau, philosophe genevois, est la propriété qui définit l’homme -, soit la non “humanité” ou le caractère pur animal des Négresses et Nègres. Charles de Montesquieu, un autre philosophe français, soutient qu’ “un dieu si bon ne peut pas mettre une âme dans un corps tout noir”. Faut-il souligner que l’appellation d’âme est, comme nous l’avons vu ci-devant pour le terme de perfectibilité, ce qui fait de l’homme ce qu’il est, c’est-à-dire l’homme ou différent de la bête. Autrement dit, un corps qui est doué de sensibilité et qui est sans âme est un pur animal. Ce qui revient à dire que les Négresses et Nègres sont de purs animaux non des hommes. Ce qui justifie, toujours selon Montesquieu, leur nature d’esclave. Les propos de l’historien musulman Ibn Khaldum trouvent leur sens dans cette ligne de pensée : « Les seuls peuples à accepter l’esclavage, affirme-t-il, sont les nègres, en raison d’un degré inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade animal. » Et le code noir, écrit par le ministre Colbert en 1685 à la demande de Louis XIV, affirme que l’esclave est un “bien meuble”. Mais, d’abord et avant tout, c’est à Aristote, philosophe grec, qu’il faut s’adresser au sujet de l’esclave parce qu’il a élaboré une théorie assez complexe sur la question, qu’il a régné sur l’esprit européen pendant mille cinq cents ans et qu’il est le maître des maîtres en matière d’idéologie de l’esclave. Cela explique pourquoi l’équipage de Christophe Colomb s’est référé à lui. Selon Aristote l’esclave est un être naturellement fait pour être commandé, soit recevoir sa conduite d’un autre que soi, donc son mode de vie, en raison d’un nombre limité de facultés supérieures (ce que la France appelle « bienfaits de la colonisation ») et, en retour, il sert d’instrument de production à cet autre-que-soi, qui est son maître. Tout cela est un fait naturel, selon le Stagirite. Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est qu’un esclave est un être fait pour être dominé, soit recevoir sa conduite (la culture) de quelqu’un d’autre, qui peut en disposer pour sa production.

Il découle de tout ce qui précède que d’un côté il y a l’homme, de l’autre il y a l’esclave. L’homme, par son statut ou qualité d’être, est le maître, et son contraire, le sous-homme, est par conséquent l’esclave. L’homme est naturellement homme et l’esclave est aussi naturellement esclave. En d’autres mots les deux êtres en présence n’ont pas décidé de leur nature, ils ont été ainsi créés. La relation entre maître et esclave se définit comme suit : le premier par sa nature d’homme est le dominant, le dernier est le dominé. C’est une relation de supérieur/inférieur. L’homme dicte à l’esclave sa conduite, l’esclave bénéficie de la supériorité des facultés de l’homme et s’occupe des travaux nécessitant de la force physique. Le titre de l’esclave est l’instrument de production. En voilà assez ! Ces idées suffisent à mettre en lumière le fait idéologique de l’esclave.

Il ressort de tout ce que je viens de poser que l’idée d’esclave est religieuse, philosophique, politique-pratique ou politisative et historique. Ce ne sont pas des fondements disparates, ils sont tous reliés entre eux. Cela est d’une importance capitale. Et leur fondement ultime est l’hommalité mais je ne vais pas discuter de ce point ici. Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que ce qui est de l’ordre philosophique et religieux relève uniquement de la pensée. En d’autres mots le contenu du discours n’est pas une chose en soi. Seule l’énonciation est un fait. Par conséquent le discours est sujet à être vrai ou faux. Puisqu’il s’agit d’un discours prônant la domination, il est aussi en soi politique. La politique ainsi définie se limite à la structure discursive, soit gouvernant/gouverné. Alors la domination qui constitue la substance de la théorie de l’esclave n’est pas en soi un fait.

Puisque, en tant que telle, la politique est une pensée, elle tend, comme toute pensée, à s’extramentaliser. Pour y parvenir, elle fait appel à la praxis. En fait la pensée et la praxis vont de compagnie. C’est la pensée en action, la praxis, que j’appelle, suivant le mode organisationnel, religion et politisation, soit politique-pratique. La religion comme mode de vie effectif vise la réalisation de la tendance politique, substance de l’homme, et la politisation comme pratique de la politique, c’est-à-dire le discours ou la lecture hiérarchique de la réalité, a le même objectif. Deux manières d’être dans le monde pour un seul et même objectif. Cela met en relief le rôle de l’église ou de la religion, qui ne se limite pas au pur discours comme c’est le cas de la philosophie, et la royauté dans la pratique de l’idéologie de l’esclave. Là où il y a union étanche des deux, soit religion et politique-pratique, on l’appelle théocratie.

Ce n’est pas parce que le discours appelle l’action qu’il est en soi vrai. Cette inclination du discours ne relève pas de la vérité. La vérité peut être inhérente au discours, c’est la vérité théorique ou la logique; la vérité est, dans certains cas, tributaire de la correspondance du discours à la chose extérieure, ce sur quoi porte le discours; la vérité, dans d’autres cas, peut être post-discursive, c’est la vérité pragmatique. Aucun de ces concepts de vérité est apte à recevoir l’idéologie de l’esclave. Cela fait de l’idée de l’esclave une pure illusion et un acte mental sans lendemain. Alors il ne reste que violence et propagande continues.

L’intention de se perpétuer qu’implique la chose politique (domination), ici discours et praxis, intention qu’elle hérite de l’hommalité, cause de l’homme, appelle le métier d’historien, dont l’objectif est de transmettre la pensée politique à travers l’action, plus précisément les faits, conformément à l’objectif initial, le but que l’on poursuit, que les actes soient concordants ou discordants. De la propagande, quoi. Le métier d’historien n’implique pas le souci de la vérité mais un support au but défini. Toutefois il peut y avoir un décalage entre le métier d’historien et l’historienne et l’historien réels. La raison se trouve dans la personne même, qui peut être honnête. Le métier en soi suit le caractère unidirectionnel de la pensée. L’histoire, par ses bases, n’est pas une science mais une idéologie, une propagande institutionnalisée. D’où l’appellation d’histo-à-rien donnée à ces voix ou ces plumes par le Résistant guadeloupéen, Léopold-Édouard DEHER-LESAINT.

Pour exemplifier cela, rappelons-nous que les histo-à-riens véhiculent l’idée de soumission générale des “esclaves” - ce qui est en accord avec l’idéologie de l’esclave mais en inadéquation avec la réalité - et la révolte des “esclaves” dans le seul cas d’Ayiti, appelée Saint-Domingue, cela, dans un contexte très particulier, savoir qu’un “esclave” du nom de Toussaint L’Ouverture, après avoir appris à lire et à écrire - ce qui n’est pas scolarisé ou une instruction - a accédé aux idéaux de la révolution française à travers les livres – ce qui est insensé - et que cela a fait naître en lui le sentiment de révolte, sentiment qu’il a transmis à ses camarades, ce qui a conduit à “l’indépendance” - séparation - d’Ayiti de la France. Ainsi naît “la première nation ou république nègre” dans le monde. Cela veut dire que le Pays d’Ayiti, Pays de Toya-Dessalines, est un accident de parcours. L’histo-à-riennité vole au secours de l’idéologie de l’esclave.

Pourtant - ce que les histo-à-riens ne disent pas -, c’est que pullulent les affrontements dans toutes les colonies, ce, depuis toujours (avant la révolution française), sans compter le marronnage, qui est un retrait stratégique pour mieux contre-attaquer ou contre-guerroyer. À titre d’exemple, en 1523 il y a eu une contre-attaque générale sur l’Île d’Ayti, laquelle était menée par la coalition d’Arawak et Négro-jelefweens et Négro-jelefweennes, sous la direction du Cacique Henry, contre les Espagnols. En 1802 Napoléon Bonaparte a envoyé une deuxième expédition au Masuana (Amérique), non pas pour assassiner les maa (Mâles) avec la complicité du gouverneur d’alors, comme c’est le cas avec Toussaint L’Ouverture, parce que la Guadeloupe n’était plus gouvernée par la France, mais pour rétablir “l’esclavage” en Karukera (Guadeloupe). C’est que depuis le 21 octobre 1801 nos ancêtres de cette Île ont chassé le gouverneur Lacroisse, représentant de la volonté de dominer française, ont Érigé leur propre Nation et se sont donné leur propre Administration, soit gouvernement. Une Nation est née. Cela a eu lieu deux ans avant l’Érection de la Nation de Toya-Dessalines en Ayiti. Deux expéditions européennes en même temps dans la Karaïbe pour se battre contre les Négresses et Nègres repoussant l’hommalité européenne. L’objectif des expéditions est clairement énoncé, à savoir soumettre les Négresses et Nègres. En Guadeloupe, c’est de conquérir une Nation Gwqmun, alors qu’en Ayiti, c’est d’empêcher les généraux et les gens armés de Résister dans le futur et “soulever” la masse qui semble être calme depuis le recours à un gouverneur de façade ou paravent (pupeturl), Toussaint L’Ouverture.

Les historiens ne sont pas des histo-à-riens pour rien. En effet les histo-à-riens, pour rester dans le cadre de l’idéologie de l’esclave - ce qui est en soi un contresens - disent qu’Ayiti est la première nation nègre. Comment peut-on parler d’Ayiti en ces termes ? Avant ces deux Nations Nègres, soit la Guadeloupe et Ayiti, il y en a eu d’autres sur le continent, notamment La Nation des Maroons en Jamaïque dirigée par Nany et qui a toujours Résisté à toutes les expéditions anglaises, Sainte-Lucie en 1774, Madinina (Martinique) en 1789, pour ne citer que ceux-là. Les histo-à-riens gardent le silence devant la Victoire de nos Ancêtres sur le blancisme en Guadeloupe. Pour ce qui est de l’Éternel Empire Toya-Dessalines, Ayiti, ils ont recours à une manière inintelligible pour parler de son événementialité. Les historiographes français ont eux-mêmes pensé celle-ci. Ils font de Toussaint L’Ouverture - un des fidèles enfants de la France, au dire même de l’intéressé, et gouverneur de la colonie, nommé directement par la France - le père de la nation en évinçant le Couple Fondateur, Toya-Dessalines. Le Général À Jamais Vainqueur du blancisme est relégué dans l’opacité. Il n’y a donc plus d’Adversaire farouche et intraitable du blancisme sur la scène d’Ayiti. L’historiographie française n’a donc d’autre choix que de rester muette au sujet de la bataille de Vertières, consacrant la défaite amère de la plus grande armée hommalo-humaine d’alors devant les « sous-hommes », Négresses et Nègres. Cette tactique est un impératif de la logique de l’idéologie de l’esclave, savoir que le sous-homme ne peut, par l’acte de la pensée, vaincre l’homme. Pourtant la nation est née, toujours selon l’historiographie française. Il faut lui trouver une autre source, la ruse, qui est moins complexe que la spéculation. En effet le fidèle gouverneur Toussaint L’Ouverture, toujours selon l’historiographie française, a profité de sa situation pour changer le statut de la colonie en pays indépendant. Par quel acte, on l’ignore. Ce que la France appelle la haute trahison de Toussaint L’Ouverture.

Cette explication est on ne peut plus problématique. Car il reste un fait que “l’esclave” tente de se soustraire à la domination naturelle. Une contradiction dans les termes. Alors l’impasse demeure. Même l’expression « accident de parcours » dans ce cas-là ne solutionne rien. Les histo-à-riens qui avaient compris le problème ont mis de l’avant une autre explication en reconnaissant la réalité de la bataille de Vertières mais avec un autre signifié, volonté de demeurer Français. Toussaint L’Ouverture est l’initiateur de cette élévation à l’humanité, s’inscrire dans le giron de la France comme égaux (une autre contradiction dans les termes), et Napoléon Bonaparte y devient l’opposant. Une inimitié a donc vu le jour entre l’homme et le sous-homme. Ce qui justifie l’expédition française en Ayiti, laquelle a conduit à la Bataille de Vertières. Mais cette bataille n’a pas fait de perdant car elle a tout simplement permis aux Négresses et Nègres de s’élever à la citoyenneté française, donc à l’humanité, à l’ombre de l’initiative de Toussaint L’Ouverture. Il s’ensuit que l’homme (le maître) est et reste ce qu’il est, soit le dominant. Toussaint L’Ouverture devient une nouvelle figure, celui qu’il faut suivre. Vertières pour Vertières a disparu dans cette explication maladroite. 
Pourquoi tous ces mensonges blancistes ? Parce la France, au mieux l’Europe, a pris ses jambes à son cou devant la Résistance gwqmunale. En Ayiti le Résistant est connu sous le vocable de l’Invincible Général Jean-Jacques Dessalines, Ancestralité personnifiée. Pour l’esclavagiste, ici le blanciste, il ne faut pas que l’histoire, la vraie, retienne ces faits parce qu’ils font montre de la fausseté de l’idéologie de l’esclave, ce qui met en danger le système d’esclavagisation, domination de l’autre par le blancisme. Le métier d’historien, qui est le métier d’histo-à-rien, est l’instrument de cette sottise monumentale.
Étant donné que l’idéologie de l’esclave est sans extériorité en ce sens qu’elle ne correspond pas à la réalité, elle comporte la conquête. Aristote fait dériver la conquête de la nature, une inclination à aller chercher ou cueillir les « esclaves ». Cette idée fait fortune chez Nicolas Machiavel, le Florentin, qui l’exprime en ces termes “ La conquête est ce qu’il y a de plus naturel chez l’homme”. Le but de la conquête est bien sûr la domination en acte. La bulle de Nicolas V est très claire là-dessus. C’est dans le cadre de la conquête qu’il faut comprendre l’offensive des histo-à-riens que nous venons de voir ci-devant. La falsification de l’histoire est un mode de conquête. Et ça marche dans bien des cas.
Ce qui est intéressant dans tout cela, c’est que la justification de la chose, la conquête, est la preuve même du caractère illusoire de l’idéologie de l’esclave. En effet si l’essence du maître ainsi que celle de l’esclave sont naturelles, comme le soutiennent la religion, la philosophie, la politique-pratique et l’historiographie, pourquoi la nature, qui est un élan vers la finalité, se manifeste-t-elle ou est-elle en acte chez le maître non pas chez l’esclave? L’observation nous révèle quelque chose qui évoque la curiosité. En effet lesclave ne manque pas de s’opposer, cela, avec force, réflexion et dextérité, au soi-disant maître, l’agresseur qui est moralement le conquérant. C’est l’élan naturel même de “l’esclave”, lequel élan est livré par l’observation. Une contradiction certes dans les termes.
La preuve est indéniable, la conquête est une violence exercée par le soi-disant maître contre le soi-disant esclave. Il y a violence parce que “l’esclave” ne reconnaît pas la prétention du « maître » envers lui. Autrement dit, il y a violence parce qu’il n’y a ni maitre ni esclave par nature.
 Le prétendu esclave est le seul des deux en qui ne vibre pas la nature. Le refus de l’esclave de se soumettre est donné certainement pour justifier la conquête. Mais la raison donnée met plutôt en difficulté celle-ci. Parce que « l’esclave » Résiste tout bonnement, il est sans nul doute en dehors de la nature. Il ne peut pas être le seul qui soit dans cette situation puisque maître et esclave vont de pair. En effet l’extériorité de l’esclave de la nature fait forcément voir celle du maître sans lequel il n’y a pas d’esclave et vice versa. Il s’ensuit qu’il n’y a ni maître ni esclave par nature. C’est là une nécessité logique. D’où la fausseté de la naturalité de l’esclavage et la nécessité de parler d’esclavagisation, tentative contre-nature de subjuguer l’autre.  
Il faut voir dans tout cela que le naturel est tout simplement l’hommal, la tendance constitutive de la pensée-être que j’appelle l’homme à se placer comme chose initiale. Le problème est que le fait de penser une chose ne la fait nécessairement pas advenir. D’où l’agression comme mode de réalisation de l’idée, le plus sûr moyen de pallier à cette difficulté. C’est, de toute évidence, l’homme, volonté de soumettre les autres à lui, qui a inventé l’idée d’esclave et l’esclavagisation non pas l’esclavage comme moyens de se faire. L’homme n’est que tendance à absorber les autres pour être. Le tout de l’homme, c’est cela, ce qui fait de lui, l’homme, un être, au mieux une pensée-être, unidirectionnel, sens unique et incapable de ré-flexion. L’esclavagisation - l’esclavage, comme le dénomme le blancisme - est le seul moyen de se donner un devenir effectif, croit-il.
On arrive au point central. Pourquoi le blancisme abolirait-il alors l’esclavage? Ce serait renoncer à la naturalité, donc à soi-même. Au nom de quel principe ? L’homme est le principe de l’homme, en dehors de l’homme il n’y a rien, pur néant. Le commissaire Léger Félicité Sonthonax l’a très bien mise en évidence, cette vision blanciste de l’autre, surtout le Nègre, la Négresse : “Du néant où vous étiez, vous êtes passés à l’existence”, dit-il, en s’adressant aux Enfants du Jelefwe après sa proclamation stratégique de l’abolition de l’esclave sans vouloir se retirer dans la sphère négro-jelefweenne. C’est ce même commissaire qui, en foulant le sol d’Ayiti, avait déclaré que “l’esclavage était indispensable à la colonie et que ce n’était ni dans la volonté du roi ni celle de l’Assemblée nationale de l’abolir”. Si l’on reste à l’intérieur de l’idéologie de l’esclave ci haut exposée, qui est la volonté de dominer l’autre, le commissaire Sonthonax n’a pas renié ses paroles en proclamant l’abolition de l’esclavage, dont, une fois de plus, le mot juste est l’esclavagisation. C’est une abolition nominale, un bluff du genre après moi c’est moi, de la poudre aux yeux, ce que j’appelle la sonthonaxique. Le commissaire a tenté de camoufler l’idéologie de l’esclave en la réduisant en un seul aspect, celui de l’instrument de production, quelque chose qui est pourtant une conséquence, dont le principe est la domination dite naturelle du non-soi, savoir son absorption ou sa mise sous tutelle parce qu’inférieur à soi au niveau même de l’être, ici les facultés dites supérieures.
Un autre point lourd.  Il faut toujours avoir ceci présent à la mémoire. Ce qui différencie la pensée de l’esclave d’Aristote de celle du blancisme, qui en est une dérivée, faut-il le souligner, c’est que le premier parle de la fin certaine de la condition d’esclave - ce qui est une aporie parce que la nature est la norme - et que le second en parle en terme perpétuel. Cela est le centre même de la question. Pourquoi le blancisme l’abolirait-il, l’esclavage ? Une autre difficulté logique.
Selon les esclavagistes l’esclave est une condition naturelle, dont l’incapacité de se gouverner soi-même est la cause, elle-même naturelle. L’esclavage, dont le mot exact est l’esclavagisation - à défaut de l’esclave -, est la mise sous tutelle effective de l’esclave par le maître, dont le nom est l’homme, et, depuis quelque temps, le blancisme. C’est la façon de la nature de coordonner deux choses contraires et contradictoires, placer l’incapable sous la direction du capable.
Il résulte de cela que l’esclavage est la domination, l’enchâssement, non le travail forcé. Le dominé naturel est faible intellectuellement mais fort physiquement, selon les esclavagistes, Aristote le premier. Par conséquent il doit accomplir les tâches relevant de ce qu’il est, un être fort physiquement, c’est-à-dire-le travail manuel. Cela fait de l’esclave, toujours selon Aristote, l’instrument de production, c’est-à-dire bon pour travailler à la maison, dans les plantations, dans le cas de Masuana (Amérique). Le travail forcé, puisqu’il ne le fait ni volontairement ni pour lui-même, n’est ni ne peut être le principe de l’esclave, et partant de l’esclavage, mais le conséquent. Il y a un préalable nécessaire ou une situation initiale. La preuve irréfutable, c’est que l’essence de l’être à conquérir est préexistante à la conquête. C’est parce qu’il est au préalable esclave qu’il fait l’objet de la conquête. Rappelons-nous ce qu’a dit l’équipage de Christophe Colomb à la vue des Arawak. Pour le dire d’une autre façon, l’esclave doit être d’abord pour qu’il y ait conquête ensuite. Le travail forcé ne fait pas l’esclave, toujours selon la pensée fondamentale du blancisme. Dans le cas contraire le blancisme serait postérieur à l’esclavage et par conséquent à l’esclave. Un non-sens.
Observons ensemble quelque chose d’assez intéressant, le subterfuge de l’abolition de l’esclavage. Quand le blancisme proclame l’abolition de l’esclavage, ce qui est visé, c’est le travail dans les champs, travail forcé, non la tutelle, acte fondateur second (par rapport au discours) de l’esclavage et cause du travail forcé. Le blancisme accepte de supprimer, provisoirement certes, le travail imposé mais s’oppose à son retrait du champ existentiel nègre. Il y est arrivé par la conquête, laquelle repose sur l’idéologie de l’esclave. Il a instauré l’esclavage parce que c’est le mode de vie logique de l’esclave, là où celui-ci se réalise conformément à la finalité de la nature. L’abolition de l’esclavage invalide la conquête et annihile ipso facto la présence de l’esclavagiste dans notre champ. Pourtant quiconque veut repousser le blancisme hors du champ existentiel nègre fait face à une résistance armée de la part du blancisme. Il ne veut pas se retirer. Pourtant il a aboli l’esclavage, proclame-t-il à tout bout de champ. À titre d’exemple, L’Illustre Busa, fondateur de la Nation de Barbade, est assassiné, et avec lui ses contre-guerrières et contre-guerriers, qui étaient des centaines et des centaines, pour ce grand crime aux yeux du blancisme. De la Jamaïque, Paul Burger et une multitude de Négro-jelefweennes et Négro-jelefweens se sont présentés devant le <<palais de justice>> de Kingston pour proclamer leur Gwqmunité. Ils ont connu le même sort. Pourtant l’esclavage est aboli. En agissant de la sorte, le blancisme fait postexister l’esclave à la conquête et coïncider l’esclavage à la razzia et au travail forcé. Il y a action mais pas de pensée, élément préalable à l’action. Alors le discours fondateur du blancisme est plus que chancelant. C’est une très mauvaise stratégie sur le plan discursif car celui-ci débouche sur une aporie.
L’esclavage, nous l’avons vu plus haut, n’est pas le travail forcé mais la tentative de dominer l’autre par son imbrication dans une structure autre que la sienne propre. Nous, les Négresses et Nègres, nous avons toujours existé par Nous-Mêmes, en Nous-Mêmes et pour Nous-Mêmes, donc sans les blancistes, voire très loin d’eux. Nous ne voulons pas d’eux dans notre sphère non plus, il n’y a aucune place pour eux dans notre sphère existentielle. Comment s’explique-t-il le croisement de nos chemins? C’est indéniablement la conquête de l’esclave qui les a conduits à nos portes. Il faut leur Résister et les repousser, nous leur Résistons et les repoussons effectivement. C’est la réponse de nos Ancêtres à l’agression ou la prédation blanciste. Il en a toujours été ainsi. L’avènement de nouvelle Nations Nègres au Masuana y trouve leurs significations. La réaction des Ancêtres le clame tout haut, savoir que nous avons toujours existé sans vous et nous continuerons à exister sans vous. Pour les Ancêtres il y a un mode d’être, un seul, Être Gwqmun, c’est-à-dire en soi, par soi et pour soi. Alors toute abolition de l’esclavage, objet de notre croisement, doit logiquement mettre fin à l’état de siège, leur état de siège autour de notre sphère. Car, nous, nous n’assiégeons personne. Mais non, ils ne veulent pas partir, les blancistes. Au contraire, par la force des armes, ils veulent plus que jamais supprimer notre vision du monde pour la remplacer par la leur propre afin de perpétuer leur présence dans notre sein. C’est le machiavélisme qu’ils veulent appliquer sur nous, pensée selon laquelle une conquête est réussie lorsque l’envahisseur parvient à “remplacer les traditions du peuple conquis par les armes par ses propres traditions”. En tenant à rester dans notre champ, le blancisme ne fait que maintenir la cause de sa présence parmi nous, soit la pensée de l’esclave. N’oublions pas que le but de la conquête est de capturer les prétendu(e)s esclaves pour les placer sous sa domination, autrement dit, pour en faire de véritables “esclaves”, pour le dire logiquement des esclavagisé(e)s, semblables à la condition discursive de l’esclave. Le Général À Jamais Vainqueur, Jean-Jacques Dessalines, Éminent savant en cette matière, est bel et bien instruit de cette anthropologie et a répliqué comme suit, dans son discours du premier janvier 1804, lors de son entrée en fonction :  
Nos lois, nos mœurs, nos villes, tout porte encore l’empreinte française”
Il faut y lire : Toute présence blanciste parmi nous est un démenti ferme de l’abolition de l’esclavagisation que nous venons de réaliser. Vivre dans les mœurs blancistes, c’est se soumettre à l’idéologie blanciste, savoir qu’ils sont faits pour commander et nous pour être commandé(e)s.
“Et quelle déshonorante absurdité que de vaincre pour être esclaves”, poursuit l’Éternel Vainqueur.  
C’est un énoncé anthropologique et il met sans conteste en relief le grand savoir du Fils élevé dans la science ancestrale par Agbawaya Toya. C’est ce qui arrive à soi quand on n’est pas au commande de soi-même. Que faut-il faire, se demandera-t-on ? L’Éminent savant, Jean-Jacques Dessalines, poursuit en ces termes :
“Marchons sur d’autres traces”. “Nous avons osé être libres (gwqmun), osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes; imitons l’enfant qui grandit : son propre poids brise la lisière qui lui devient inutile et l’entrave dans sa marche.” 
C’est une invitation à la reconquête de soi, loin du mode de vie du blancisme. L’Invincible Général Jean-Jacques Dessalines a aboli l’esclavagisation. Ces paroles qui visent directement les noir(e)s libres ainsi que les hommes et femmes de couleur libres, sont sans conteste le rejet clair et net de l’esclavagisation, volonté et tentative du blancisme d’enchâsser les autres, le non-soi, en leur injectant sa pensée ou son mode de vie, donc remplacement de leurs traditions par les siennes propres. Le discours de l’Invincible Général et Éternel Empereur, À Jamais Vainqueur du blancisme, est du même coup l’affirmation de Soi, le Soi Nègre, la confiance en nos propres capacités pour nous organiser. Voilà ce que nous sommes et c’est ce que nous voulons ou ce à quoi nous nous accrochons. Nous nous y accrochons inconditionnellement et invariablement, dit finalement le Général Vainqueur. L’abolition de l’esclavagisation est le SOI à la gouverne de SOI. La réponse ancestrale est une réponse à l’idéologie de l’esclave, direction de soi par un autre que soi, bref la domination.  
Cependant le blancisme ne l’entend pas de cette oreille, il tient à rester là pour nous absorber. La Déclaration universelle des droits de l’homme - il faut entendre par l’homme le blancisme - de 1948 de l’ONU va dans le sens incontestable du blancisme - ce qui n’est pas étonnant puisque c’est son organisme - en proclamant l’abolition de l’esclavage tout en maintenant la tutelle blanciste, qui est elle-même l’esclavage, selon la nomenclature de toujours. Les premiers articles de la Déclaration sont très clairs là-dessus. Contrairement à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de la France, laquelle a pour mérite d’être claire et nette parce qu’elle réfère à l’homme, le blancisme, le colonisateur et l’esclavagiste, et même la déclaration de l’indépendance des États-Unis d’Amérique, laquelle déclaration n’a pour objet que les blancistes, les colons, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 de l’ONU est de la poudre aux yeux, un stratagème blanciste, ça va de soi. Elle camoufle la conquête, laquelle implique au préalable l’idée de l’esclave, et la tutelle, elle reconnaît même la légitimité de celle-ci, pour réduire elle aussi l’esclavage au travail forcé.
Non le blancisme n’a pas aboli l’esclavage, il ne l’a jamais voulu et il ne peut pas le vouloir non plus parce que son être, quoique mental (une pensée), est indissolublement lié à ce qui est à son sens l’esclavage. La déclaration de Sonthonax, en foulant le sol d’Ayti : “L’esclavage, dit-il, est nécessaire à la culture et à la propriété de la colonie et qu’il n’est ni dans les principes, ni dans la volonté de l’Assemblée nationale, ni du roi, de toucher à cet égard aux prérogatives des colons” est truquée parce qu’équivoque. Ces paroles préparent déjà, par une analyse superficielle, la voie au subterfuge de l’abolition de l’esclavage parce qu’il y réduit déjà, en apparence, l’idée d’esclave au captif, à la captive, donc aux razzié(e)s réduits aux travaux forcés. Ces paroles opacifient la domination, objectif principal du blancisme.
Pour le dire d’une autre façon, la substance même du blancisme est domination. Il en est ainsi parce qu’il est tout homme, dont le signifié est tendance politique, c’est-à-dire irrésistible volonté de soumettre les autres à lui, laquelle volonté ayant pour corollaire le refus irrelatif de se laisser subjuguer par les autres. La notion de pair est impropre au blanciste. Le blancisme fonctionne à sens unique, un être unidirectionnel. Son instance à rester dans notre champ et aussi à opacifier le contenu discursif de son être, soit la domination pour être, en est la preuve irréfutable. 
Comment peut-on parler de l’abolition de « l’esclavage », là où gouverne le blancisme ? Comprenez bien, il n’est pas question de chaînes physiques ou mentales dont plusieurs parlent – ce qui est une mauvaise compréhension de la chose - mais d’administration effective par le blancisme. Le blancisme est partout, dans l’éducation, dans la religion, dans la police, dans l’armée, dans la politique, dans l’économie, dans le système de pénitencier (les prisons), dans le système judiciaire, dans la récréation, dans l’appréciation de soi, etc., tous les moyens, comme au tout début, de réduire l’autre à soi, l’imbriquer. Il discrimine tout ce qui ne trouve pas en lui son origine, cela pour denqnqtiser l’autre, le vider de sa substance propre, afin de mieux l’absorber. Où est la fin de l’esclavagisation ? Celle et ceux qui sont d’avis contraire et qui trouvent leur bien-être sous le pouvoir du blancisme forment artificiellement une race à part, une race incontestablement inférieure, des esclavagisé(e)s ou sous-blancismisé(e)s. 
Je termine avec ces paroles toujours actuelles de Louis Delgrès, l’un des artisans et artisanes de la Gwqmunité de Karukera/Kaloukaera/ (Guadeloupe) : “Il existe des hommes malheureusement trop puissants par leur éloignement de l'autorité dont ils émanent, qui ne veulent voir d'hommes noirs, ou tirant leur origine de cette couleur, que dans les fers de l'Esclavage”.
Il s’ensuit que Louis Delgrès, comme Jean-Jacques Dessalines - “ s’ils trouvent un asile parmi nous, dit Celui-ci, ils seront encore les machinateurs de nos troubles et de nos divisions” - a très bien compris le blancisme ou sa spécificité, l’esclavagisation perpétuelle, soit démanteler pour s’imposer, donc dominer. Le blancisme est compris, ce, avec raison, par nos Ancêtres comme une volonté, une seule, de domination et tout ce qui s’ensuit.
Le blancisme n’a jamais aboli l’esclavage, il n’a nullement l’intention de le faire et ne peut pas le vouloir non plus.
Dessalines pi wrd !
Pour une nouvelle planète terre :
NOUS SOMMES À L’ÈRE DESSALINIENNE
Plus que jamais la terre a soif de la Dessalinienne
Place à l'Empire Toya-Dessalinien !
Hrh Prince Tiécoura Jean Dessalines D’Orléans
7e de la Génération du Couple Impérial, Marie Claire Heureuse Félicité       Bonheur  et Jean-Jacques Dessalines,
Savant, spécialiste de la science de la politique
 et Garant de la wÄnité du lakort, l’ordre du Nous, et l’Empire Toya-Dessalines


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