LE LAWA (RARA), AU PAYS DE DESSALINES, UNE RÉJOUISSANCE PAS COMME LES AUTRES

La Famille Impériale et la Ville de Dessalines prennent la parole 7 - 4 n = l © Tous droits réservés


LE LAWA (RARA), AU PAYS DE DESSALINES,
UNE RÉJOUISSANCE PARTICULIÈRE


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Ce texte est particulièrement dédié à Alfra-is, un impérial et géant du clairon, qui a su imprimer dans la mémoire de tous les habitantes et habitants de la Cité Impériale, donc les Impériaux et Impériales, les sons purs du lawa.


q = an
u = ou
w = r
 = on
r = ê
c = in
h = ch
e = é











LA SPÉCIFICITÉ DU LAWA
COMME RÉJOUISSANCE COLLECTIVE

Il y a un tronc commun entre les choses. Le fait même de dire cela sous-entend que les choses ne sont pas pareilles. Elles possèdent leurs caractéristiques propres. Ce qui fait le charme de la vie, c'est tout en étant pareilles les choses sont différentes. Différentes non pas distinctes. Être distinct, c'est être dissemblable en tous points, tandis qu'être différent signifie ne pas être pareil en tous points. Autrement dit, on est pareil seulement sous un angle. Le pareil ou même permet la communication, base de la fréquentation. Mais c'est le pas pareil qui communique sous la base du pareil pour partager d'abord le pareil et ensuite le pas pareil, source de la découverte, de la grande appréciation. Il s'ensuit que nous devons apprécier les choses sous leur aspect différent. Cela est un enrichissement et le rehaussement de la vie quotidienne.   

Connaître les choses, c’est isoler ce qui leur est commun et aussi leur différence, voire leur distinction dans certains cas. On voit mieux ici l'objet de la connaissance.

Souvent ce n’est pas la communauté des choses qui intéresse l’observatrice, l’observateur, mais ce qui fait leur différence ou leur distinction. On appelle cela essence. Le mot essence veut dire substance ou contenu et ce qui fait de la chose ce qu'elle est. On ne trouve pas ce contenu ailleurs. Sans le ce-qui-fait, il n'y a pas de chose. Alors l'essence ou la différence est importante dans la vie comme dans l'acte de savoir. Tel est le cas du lawa - comme on dit dans l'Artibonite ou le rara ailleurs au pays - comme réjouissance populaire, une fête exceptionnelle, qui clame tout haut notre conscience de nous-mêmes et notre affirmation de soi, le soi nègre, que l'on déteste tant dans le monde, ce monde que plusieurs semblent aimer à la folie, oui la folie. On peut voir que nos Ancêtres entendaient rendre coup pour coup et rester à jamais ce qu'ils et elles étaient. Et nous ?

Toute réjouissance collective n’est pas lawa (rara) parce que celui-ci a ses propres propriétés. Ce sont elles, les propriétés, qui le constituent, le lawa. Elles sont son essence ou sa substance. En absence d’une seule propriété, il n’y a pas de lawa. On tombe dans un autre genre, tel kudjay et vaksin. Une chose est ce qu’elle est par ses propriétés. Le lawa n’en fait pas exception.

La première propriété du lawa (rara) est son rapport avec Notre Dieu, Bon-Dieu. Le lawa met en lumière l'indestructibilité de la Vie, Vie dont est Notre Dieu, Bon-Dieu, terme signifiant Vrai Dieu par opposition aux autres dieux, qui sont de faux dieux, notamment le dieu de la bible, créé par l'homme à son image. La preuve en est, tous les attributs de ce dieu se trouvent en l'homme, soit sous forme de désir, par exemple, la vie éternelle, soit sous forme actuelle, par exemple, dieux jaloux, dieux esclavagiste, dieux aimant le sexe, par exemple opération du saint-esprit, maintenir la femelle sous surveillance à cause de son sexe, la-douce-qui-vient, etc., etc.

Le lawa est une formidable réjouissance parce qu'il met en évidence l'absurde chez les savqn, gens sans vivasi⊗, la bonne manière d'être dans le monde, c'est-à-dire conforme à la Volonté de Notre Dieu. Ces gens parlent de la mort comme une propriété de Dieu, Dieu qui Est en tant que Vie. Il est impossible à la Vie, comme source d'être, d'avoir pour propriété son propre contraire, la mort. Vie et mort ne vont pas de compagnie, elles s'excluent mutuellement. C'est pour souligner d'abord et avant tout cette incohérence et ce contraste que nos Ancêtres ont inventé le lawa (rara) et, toujours dans le cadre du duel entre le blancisme et l'Ancestralité, pour marquer la vacuité du monde blanciste, qui a pour fondement un dieu néant. Le lawa n'est pas une mince affaire. 

Qu'on se rappelle les paroles de Bukmqn en ce 14 août 1791: Bon-Die ki fè sièl la ak tè a, ki fè .... Bukmqn poursuit, "Notre Dieu nous dit"; "le dieu des blancistes nous fait"; "Ne recevez pas le dieu des blancistes". Il est clair qu'il y a une dichotomie entre les deux appellations. D'entrée de jeu, Bukmqn, en recourant au vocabulaire de Dessalines, dit-on, pose la distinction entre Notre Dieu, Bon-Dieu, qui est à l'origine de toutes choses, et le dieu blanciste, source de tous les maux parce qu'il est faux. 

Dans le monde négro-gelefween, on n'adore pas Dieu, une propriété de Notre Dieu, mais tout repose sur Dieu, Notre Dieu, Bon-Dieu, Principe de chaque chose. La Divinité est la base même de l'affrontement entre les blancistes et les Ancêtres. Les blancistes font reposer leur droit d'esclavagiser le monde sur leur dieu, alors que nos Ancêtres ont recours à Notre Dieu pour Résister et Vaincre. Bukmqn l'a aussi souligné, "Notre Dieu, par la Voix nous parlant de l'intérieur, nous ordonne de nous battre et de vaincre. Cette Voix, c'est notre essence. C'est ce qui explique l'affrontement du vendredi-saint jusqu'au dimanche pâques. Cette opposition prend la forme d'une grande réjouissance, la Grande Fête de la vie. Le lawa dénonce la fausseté du dieux de la bible. Nos Ancêtres y vont bec contre bec. Malheureusement nous lâchons prise de nos jours. 

C'est pourquoi l'église attaque en disant que le lawa est satanique. Elle nous fait passer pour des gens qui se réjouissent de la mort de dieu. L'église bluffe et ça marche chez plusieurs. L'église sait que notre réjouisse est une dénonciation de l'illusion du dieux de la bible. Nous fêtons l'indestructibilité de la vie, impossibilité de la mort de dieu.

L'église a tout de suite usé de son influence politique pour interdire les bandes de lawa de gagner les rues des villes. Par le pouvoir politique, qui est son pouvoir puisque la république a aussi pour base le dieu de la bible, l'esclavagiste, elle nous cantonne dans les campagnes. Ce n'est que le duvaliérisme du Dr François Duvalier, après avoir pris le contrôle de l'église, qui a cassé cette interdiction. Ce à quoi nous assistons tous les vendredi-saints, les bandes de rara fêtant dans toutes les rues des villes, était inconnu de nos grandettes pendant près de deux siècles parce que l'église se disait seule maîtresse des lieux. 

Il n'y a pas de lawa sans Notre Dieu ni sans notre attachement à Notre Dieu, Bon-Dieu.

La deuxième, qui découle de la première, est sa globalité, dans le sens que tous les ordres ou individus du La sont concernés. Une fête de la Vie est la fête de tout ce qui est. L'ordre invisible est invité à y participer. En fait l'ordre visible et l'ordre invisible travaillent de concert en tout. C'est l'un des mbwa- grands principes de la création ou la production et du maintien des choses en elles-mêmes - de la Vie. 


Puisque l'ordre invisible ne peut pas être présent dans une activité munale sans que les gens qui sont chargés de veiller sur l'union des deux ordres ne soient là, c'est aux hungan, hunbonne ou manbo de prendre sous leurs responsabilités la grande réjouissance du lawa. C'est la troisième propriété du lawa, elle vient de la deuxième. La deuxième oblige un intermédiaire entre les ordres, lequel doit avoir la science des ordres pour coordonner leur présence respective à la participation à la jouissance. Cet intermédiaire est le même que celui qui veille à l’union de Vud-Un, kuola et Muntu ou Mun. Il en est ainsi à cause de la présence des Vud, Un et Kuola. Ce n’est ni un privilège ni une appropriation mais une nécessité. À chacune-chacun ses talents et chacun-chacune sa profession.  

La quatrième propriété est le maintien du lakort munal dans le cadre vivasiÄnel ofowu, soit l’existence, mode de vie conforme à la constitution interne du mun. Cette propriété s’exerce par la critique objective, positive et négative, soit louange et condamnation mais ouverts, des actes ou comportements des gens les uns envers les autres comme collectivité munale. C'est formidable, contrairement aux idées saugrenues véhiculées par l'église et le cheptel chrétien, le lawa s'inscrit dans de bonnes moeurs. On avilit tous les gens qui font des bêtises, par exemple, le vol, le viol, le Kunde, comme on dit à Dessalines - une personne qui a existé et que, enfant, j'ai eu la chance de connaître; cette personne, à cause, semble-t-il, de son trop long pénis, était continuellement en manque; et, pour se tirer d'affaire, se cache et sauve sur les filles qui passent - les épouses infidèles - pie lejè -, tout y passe, même les taquineries, par exemple, se perdre en ville. Souvent on nomme les gens qui commettent les bêtises. On ne brode pas à Dessalines, on dit la chose par son nom. 

La cinquième propriété est le son typique, le rythme, généré par le ton et les paroles des chansons et les instruments. Les éléments du son sont indissociables. Un ou une sqmba qui composerait une chanson destinée au lawa sur un ton semblable à l’air de la chansonnette française ou du ranchera, un tel ton est inapproprié. Le ton du lawa est typique et indestructible. Dans l’air convenable à la chanson rara ou lawa, il y a un début et une fin spécifiques. Dès qu’on entend un tel air, on sait immédiatement que c’est le lawa. Toute la somme des propriétés se présente à la mémoire. L’air de la chanson rara est en soi déterminée. Il rejoint ses pairs dans la mémoire de la collectivité que portent les membres; et cela produit forcément un effet particulier sur chacune-chacun, lequel effet, par le regard en arrière qu’il implique, le souvenir ou le rappel, consolide l’appartenance à l’Ensemble.

Pour ce qui est des instruments, ils sont déjà déterminés. Ce sont, d’abord, le tambour, ensuite le bambou, le clairon, etc. il faut se garder d’intégrer les instruments de musique, tels que le piston, la trompette, le violon, le saxophone, la contrebasse, bref, les instruments dont on se sert dans un jazz, un groupe konpa et autre, dont la vocation est de produire un son particulier, un son distinctif. Le son que produit chacun de ces instruments est inadéquat parce qu’il est celui d’un autre genre musical. Il ne faut pas mélanger les genres. Dans le cas contraire, on détruit tout parce qu’on arrive à une mono-musique, une musique fourre-tout, donc sans vocation propre, la folie douce. La musique lawa est typique, elle est un genre.

Dans le son propre au lawa il y a un accord entre les mots, l’air de la chanson et les instruments. Ces trois éléments forment une partie dure, inchangeable, du langage lawa.

La sixième propriété est l’habillement et les objets accessoires. Tout d’abord, l’habillement doit se distinguer en partie de la tenue vestimentaire quotidienne. Ce n’est pas un déguisement mais il s’approprie l’allure brillante, caractère prenant de la fête, par exemple, couleurs vives, extravagance, des ornements brillants, comme petits miroirs, etc., et le fouet, dénommé fouet-kah.

La septième propriété est la chorégraphie, avec la reine-corbeille en tête quand elle n’est pas de service. La base de la chorégraphie, grand spectacle nécessaire et indispensable, est les danses ancestrales, un élément dur. Toute création doit se faire dans les limites des danses en question et ne peut en aucun cas les diluer ni les tasser au profit d’autres choses, c’est-à-dire les remplacer. La création, qui ne se borne qu’au voisinage des pas de danses ancestrales, est la continuité de celles-ci.

Le lawa est irrelativement et invariablement lié à l’Ancestralité, notamment l'Indestructibilité de la Vie, ainsi qu’à la commémoration de la mort du dieu de l’homme, dieu blanciste. S'il n'y avait pas cette absurdité, savoir que dieu est mort, il n'y aurait pas de lawa. C’est de là qu’il tire son sens. Même si cette commémoration devait disparaître, le lawa doit demeurer en souvenir de cette monumentale bêtise, qui a égaré tant de gens et qui est dénoncée par nos Ancêtres, les principales victimes.

Quelle merveilleuse enfance est la mienne, enrobée de sons, d’éclairs de miroirs et de couleurs vives du vendredi lawa qui danse, danse, danse, danse

Que le Rétablissement de l’Administration Impériale vous protège contre les griffes venimeuses du blancisme et de tout ce qui lui ressemble.


Pour la Maison Impériale Dessalines
Weber Tiécoura Dessalines D’Orléans Charles Jean Baptiste

HRH Prince Tiécoura Jean Dessalines D’Orléans
7e de la Génération du Couple Impérial,
Marie Claire Heureuse Félicité Bonheur et Jean-Jacques Dessalines et Garant de la wnité du lakort, l’ordre du Nous, et l’Empire Toya-Dessalines
Spécialiste et professeur de la science de la politique, théoricien de la politique, notamment du blancisme

Blog de Tiécoura Dessalines :



Courriel : lekbaogfweda@gmail.com

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